L’Eglise Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie

Histoire de l'Eglise & Construction

L’église Sainte-Eulalie -et – Sainte Julie.

L’église Sainte-Eulalie – et – Sainte-Julie (XIème/XIIIème et XVème siècles) est située au cœur de la ville de Millas. Elle est particulièrement bien mise en valeur de part son clocher-tour et de son clocher de style romans.

 

  • ART ROMANS : LE CLOCHER ET LE PORTAIL :

LE CLOCHER : 

Haut de 27 mètres , le clocher-tour fut construit en deux chantiers. La première campagne de construction, qui lui donna d’entrée un aspect définitif, peut-être reconnu, par son style, comme dentant du premier art roman. Il se développe en Roussillon durant la seconde moitié du XIème Siècles. Le Matériau utilisé est un galet de rivière, éclaté au marteau. Cette partie de la bâtisse conserve sur ces murs des traces de joints à la truelle, caractéristique du premier art romans.

Une guirlande d’arc aveugles décore le premier niveau, juste au-dessus des archères. Elle rappellent que cette tour était à la fois clocher de ‘église et beffroi du village. Ce double aspect, sacré et défensif se complète, depuis le XIIIème Siècles, d’une utilisation communale. Dans le sécurité de ses murs étaient déposées les archives consulaire , garantissant les libertés, droits et avantages, dont disposées la population de Millas.

Le Clocher-Tour est surélevé au XVème siècle. Des chaînages d’angles en brique rouges continuent la construction Romane. Devenus témoins de ce second chantier, ils marquent la surélévation gothique et permettent d’en comprendre la nécessité. Répondant toujours au besoin militaire, cette tours de guet permet de voir plus haut, une campagne plus vaste et bouleversée par la guerre. Le clocher-tour correspond aussi au nouveau besoin religieux : de grande baies ouvertes sur les toits du village permettent  de suspendre des Cloches.    

LE PORTAIL : 

La porte sud et nord est un beau portail de marbre en blanc de Céret. Il est décoré de rinceaux, du blason de la Catalogne, de coquilles de Saint-Jacques (en hommage aux pèlerins de  Compostelle) et de pommes de pins. Sa commande est liée à l’entrée de Millas dans le domaine Royal. L’enfants Jaume, promis au brillant avenir de roi de Majorque, devient seigneur de millas en 1267. Il faut dater ce portail de cette époque.

L’ART GOTHIQUE :

Les édifice romans étant devenues obsolètes, malgré la saignée des grandes peste, et ne répondant plus aux nouveaux besoins culturels , les église Roussillonnaises se dotent de chapelle latérales, destinées à la piété des Saints et attribuables soit à des corporations, soit à des familles nobles. Ce même besoin d’individualisation se démontre magistralement par la construction de la tribune. 

La Merveilleuse Tribune de l’église de Millas

       Construite entre 1440 et 1442, la tribune monumentale (120m²) de l’église paroissiale est un véritable chef-d’œuvre et, incontestablement, une des plus remarquable expression de l’Art gothique Roussillonnais. Elle témoigne aussi de l’excellence du savoir-faire des artisans et artistes catalans du XVe siècle.

       Le projet à l’époque , est particulièrement ambitieux. La communauté paroissiale souhaitait en effet que la nouvelle tribune soit au moins aussi belle que celle de la grande église des Carmes de Perpignan… Le commanditaire de l’œuvre est notamment Bernat Marti, procureur de la Confrérie des innocent et prêtre du lieu. Il fait appel au public en ouvrant une souscription. Corporation, familles nobles et bourgeoises acceptent de financer une ou plusieurs poutre du plafond. Cinquante-huit visages sont sculptés ; il pourrait être ceux de millassois ayant contribué à l’édification de la tribune. Ils sont complété par quelques symboles, tels Moïse et les Tables de la Loi, Puis Polychromés (en rouge, Bleu, blanc et noir…)

       Grâce aux contrats conservées aux archives départementales nous connaissons le nom du fuster (Menuisier/Sculpteur), père Vidal, et du peintre, Bartomeu Capdevila de Perpignan. Au milieu des poutres sont figurées des armes, dont quelque unes  sont nobles. Elles voisinent avec des marques de marchands : Joug et Soc de Charrue, Comporte, Ciseaux, Souliers… Treize armoiries différentes , répétées de nombreuses fois, appartiennent probablement aux personnes ayant participé aux financement de la  tribune : Agriculteur, Viticulteur, commerçants et artisans, et nobles dames… Les visages sont traité avec une minutie particulière, qui rend assez réaliste leur aspect, même dans ceux qui sont caricaturés ou fantastiques. Hommes et Femmes, diable, griffon, singe ou lion. Un bestiaire et une population tout entière prend vie sous le ciseau du sculpteur . Millas se montre dans sa jeunesse, son âge mûr, sa vieillesse. Des sourires imberbes, la grâce féminine des vingt ans voisine avec l’autorité des matrones. Des nobles et des gueux, des têtes couvertes ou nues… un lion, , qui monte la garde du côté d’un crâne… Un oiseau au bec immense… Un monstre  à la gueule ouverte… Tout un spectacle prend vie sous les yeux du visiteur et le réel se mêle au fantastique. 

       Ces Cinquante-huit visages expriment la gamme des sentiments humaines. L’orgueil, la vanité, l’avarice, la lâcheté, la sensualité, la cupidité, la piété ou l’innocence s’étalent ainsi jusqu’à la caricature. C’est aussi une précieuse “Photographie” de la société millassoises du XVe siècles qui nous parvient à travers les âges.

L’ART PRE-BAROQUE :

Le Retable dédiée à Sainte-Eulalie :

C’est une Colossale construction de menuiserie. Sa caractéristique architectural est la volonté de rythme , exprimée par la répartitions systématique des mêmes motifs. Il fut réalisé parle Sculpteur Lazare Tremullas, et dédié à Sainte-Eulalie. Il se situe à l’opposé de la tribune, le chœur conserve un somptueux retable baroque construite vers 1630 – 1640.

      Située à L’ouest de l’église, elle se présente comme une plate-forme de 120m², placée à mi-hauteur des murs. Le manque d’argent; consécutif à l’énormité du chantier de reconstruction d l’église, conduit son commanditaire, le curé-citoyen de Millas, à faire appel au public en ouvrant une souscription. Corporations, familles nobles et bourgeoises acceptent de financer une ou plusieurs poutres du plafonds soutenus par un arc diaphragme.

Un peintre eut mission de polychromer et de compléter  le programme par les blason des souscripteurs. Cette œuvre exceptionnelle est le véritable portrait collectif d’une communauté villageoise du XVème siècle, dans son comportement  de groupe , comme dans le détail de chacune des têtes, de leurs coiffure et de leur vêtements. Une des grandes innovations de cet art du XVème siècles est, sans doute l’apparitions du portrait. Comme le paysage se développe à partir de l’arrière-plan d’un tableau de retable, le portrait gagne son indépendance. Au lieu de figure de donateurs agenouillés aux pieds de leurs Saints patrons, le visages du commanditaire, par son isolement, invente une nouvelle voie à l’art et à l’histoire. Une population toute entière prends vie sous le ciseau du sculpteur. 

Elle sera inscrite au monuments historique à partir de 1965, pour son véritable joyau.

Au XIXe siècle, la tribune est peinte en gris ; un repeint en partie dégagé par une restauration incomplète réalisée en 1970-1972. En 2011, le Centre de conservation et de restauration du patrimoine (CCRP66) a réalisé dans l’urgence des travaux de restauration pour stopper les dégradations en cours. À partir de mai 2017, le CCRP66 engage une opération test qui permettra de réaliser le traitement de conservation restauration partiel de la tribune, sur environ 12m2. L’objectif était d’en apprendre davantage sur la maîtrise d’ouvrage de la tribune et les savoir-faire des artisans qui l’ont conçue au XVe siècle, et d’autre part de valoriser la polychromie d’origine de ce joyau de l’art gothique. Ce test ouvrira éventuellement des perspectives sur une restauration complète.

La Collection du Musée d’art anciens :

Situé sur la tribune de l’église, il mérite peu commun de présenter un tableau attribué à Zurbaran, plusieurs Guerra, une œuvre de l’école catalane du milieux du XIIe Siècles, cinq tableaux en prédelle du début du XVIe Siècles, un retable et des pièces d’orfèvrerie du XVe au XVIIIe siècles.

La collection d’arts ancien rassemblée dans l’église Sainte Eulalie de Millas est le résultat d’un demi-millénaire de commendes, destinée à orner l’église du village. Conservée, dans le lieu même pour et par lequel elle s’est constituée, elle en fait intégralement partie et devient par voie de conséquence le témoin historique exceptionnel du développement des arts en Roussillions. Chacune des ouvre exposées est rattachable à un évènement social, économique ou politique. De même, les caractère artistiques, comme les origine de ces œuvres introduisent un parcours européen. Elles démontrent à quel points le domaine de l’art, il n’existe qu’une pratique internationale… où de pauvre tableaux enfermé dans le localisme. Ainsi, lorsque leur production est Roussillonnaise, nous nous trouverons au contact de peintres à l’écoute des avant-gardes de leur époques respectives, qu’elle soient gothique ou baroque, attentifs aux messages internationaux de Barcelone, de Séville, de l’Italie ou des Flandres.

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